"What I need most of all are flowers, always, always" [The scholar Paul Hayes Tucker has described the commission as "one of the artist's major preoccupations between 1882 and 1885" and the paintings as "charming, lusciously painted, and often quite novel" (Claude Monet: Life and Art, New Haven, 1995, p. 122). Thirty-six of the paintings, including twenty-nine flower still-lifes and seven images of fruit, were hung in 1885 on six double doors in Durand-Ruel's large drawing-room. ] Impressionist and Modern Art |
On loin du tableau de M. Puvis de Chavannes, la paix froide d'une rue de village sous la neige, par M. Pissarro. La bise a fouetté la neige qui s'amoncelle dans des angles; aux endroits où sa violente caresse a fait rage, le sol est dénudé. Les maisons, qui ne sont pas encore alourdies par l'épaisseur des couches, ont une blancheur pimpante sur le ciel sombre.
Hâtivement, des gens circulent en des attitudes transies. Le ton verdâtre des portes, des volets, accroît la sensation de froidure.
Puis, une grande toile de M. Renoir.
Ils se promènent sur la grève parsemée de blocs, de touffes de goémon, de souples algues et de varechs. Le flot ascendant bientôt y apportera son écumante caresse. Au loin, les vagues battent leur cadence et l'on perçoit le balancement des houles, l'infini des étendues. Des voiles blanches, qu'on sent mobiles et légères sous le vent du large, évoluent en l'immensité bleue de la mer dont la grandeur incite aux mélancolies.
Pour compléter la fête de couleurs qui éjouit son salon, M. Durand-Ruel a fait à cette peinture un cadre digne d'elle : les panneaux des portes ont été décorés par M. Claude Monet. Au lieu de monotones boiseries blanches qui couperaient de silences l'allégresse des symphonies, ce sont des fleurs aux pétales diaprés, des grappes de fruits d'or, des corbeilles où, parmi des verdures, l'éclat velouté des corolles luit fastueusement. Les trois saisons efflorescentes, le printemps, l'été, l'automne, mêlent leur grâce jeune, leur chaleur, leur chaude mélancolie.
Pour compléter la fête de couleurs qui éjouit son salon, M. Durand-Ruel a fait à cette peinture un cadre digne d'elle : les panneaux des portes ont été décorés par M. Claude Monet. Au lieu de monotones boiseries blanches qui couperaient de silences l'allégresse des symphonies, ce sont des fleurs aux pétales diaprés, des grappes de fruits d'or, des corbeilles où, parmi des verdures, l'éclat velouté des corolles luit fastueusement. Les trois saisons efflorescentes, le printemps, l'été, l'automne, mêlent leur grâce jeune, leur chaleur, leur chaude mélancolie.
Et comme si ce n'était pas assez de l'opulent éclat de fleurs isolées surgissant de terre, M. Claude Monet associe en bouquets d'une polychromie harmonieuse la splendeur d'ombelles, de thyrses détachés de leur tige et placés dans des vases d'un savoureux émail. La joie des efflorescences spontanées est accrue par la grâce de pimpantes unions de couleurs.
Les disques fauves et citrins des soleils fulgurent au centre de leur verte auréole lancéolée; campanules graciles, aux tons pâles, émergent de claires folioles; anémones, violettes, pourpres ou ardemment jaspées, narcisses entr'ouvrant leur calice jaune, chantent dans des touffes de verdure. La neige des reines marguerites et des azalées rosit tendrement. De vases à l'émail mat surgit une hampe qui, entre des feuilles arrondies en volutes, dresse haut, sur fond crémeux, les efflorescences roses, grenat et vieil ivoire de larges pavots. Puis, à nouveau, resplendit l'éclat velouté des narcisses et des anémones, et l'or ardent de six lourdes oranges s'associe harmonieusement à l'ombre bleue qu'elles portent sur le panneau clair, tandis que des citrons teintés de vert appendent entre leurs feuilles luisantes et recroquevillées. La candeur des dahlias, le panache bigarré des glaïeuls se mêlent aux diaprures des tulipes, à la pourpre des pêches.
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