Monday, January 30, 2012

The Game of Knucklebones

Jean-Baptiste Siméon Chardin ~ Les Osselets, 1734 [The Baltimore Museum of Art]

Nous sommes encore en pleine antiquité. Les osselets sont, avec les dés, un des plus anciens jouets connus. Les Grecs s'en servaient comme de dés, pour indiquer les coups de hasard, par des points marqués sur les différentes faces, et les faisaient également glisser dans un tube. On trouve des osselets au nombre des jouets renfermés dans les tombeaux des petits enfants, et une des plus jolies statues antiques représente une jeune fille assise à terre et jouant avec des osselets.
 
Les osselets modernes sont de petits os ou de petits morceaux d'ivoire façonnés en forme d'os, que l'on essaye de faire tenir sur le revers de la main, que l'on jette en l'air et que l'on reçoit ensuite. On s'en sert aussi pour divers tours d'adresse. On prend cinq osselets dans la main; on en jette un en l'air, et l'on pose les autres sur la table. On en reprend un avant que le premier soit tombé, et ainsi de suite jusqu'au dernier. Comme toutes les manières de jouer sont nommées, celle−ci s'appelle les premières. Voici les secondes : On prend deux osselets à la fois pendant que les premières retombent; aux troisièmes on en prend trois, et quatre aux quatrièmes. Ensuite on se sert de l'osselet qui est en main, on le baise, on passe la main derrière le dos, pendant que celui qu'on va recevoir est en l'air. Viennent ensuite les passes−passes. Il faut, pendant que l'un des osselets est lancé, et avant qu'il revienne dans la main, faire passer avec la main droite tous ceux qui sont restés sur la table, sous le pouce et l'index de la main gauche disposés comme une arche de pont. On fait des échanges en mettant un osselet à la place d'un autre; des rafles, en ramassant tous les osselets ensemble; des creux, des dos ou des plats en les retournant tous les uns après les autres, pendant qu'il y en a un en l'air, sur le côté que ce nom indique suffisamment.

Jeux et exercices des jeunes filles
Marguerite Du Parquet
Hachette & Cie, 1860

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