CATALOGUE NOTE
Premier grand service de la manufacture de Vincennes, le service de Louis XV est commandé à la manufacture en 1751 pour le château de Versailles.
Le dessin des formes est confié à l’orfèvre Jean-Claude Duplessis Père et pour ce service, le fond de couleur bleu céleste (également nommé Bleu Hellot ou bleu ancien) est mis au point par le chimiste Jean Hellot.
[Jean Claude Ciambellano dit Duplessis père (1690-1774)
Orfèvre et bronzier. A partir de 1748 et jusqu'à sa mort, il dessine la plupart des formes de la Manufacture de Vincennes/Sèvres, en venant régulièrement surveiller leur mise en oeuvre. Il met au point, en 1755, un tour spécial pour le calibrage des modèles ovales qui lui vaut le titre d'Orfèvre du Roi. Son fils, Jean Claude Thomas, travaille également pour la Manufacture de 1752 à sa mort en 1783.]
[Jean Claude Ciambellano dit Duplessis père (1690-1774)
Orfèvre et bronzier. A partir de 1748 et jusqu'à sa mort, il dessine la plupart des formes de la Manufacture de Vincennes/Sèvres, en venant régulièrement surveiller leur mise en oeuvre. Il met au point, en 1755, un tour spécial pour le calibrage des modèles ovales qui lui vaut le titre d'Orfèvre du Roi. Son fils, Jean Claude Thomas, travaille également pour la Manufacture de 1752 à sa mort en 1783.]
La livraison du service s’échelonne entre 1753 et 1755. La première partie du service, livrée le 24 décembre 1753, est exposée au public à Paris chez le marchand mercier Lazare Duvaux rue Saint honoré. Elle est ensuite envoyée par le marchand à Versailles au début du mois de février 1754. Le duc de Croÿ relate dans son journal qu’après un dîner à Versailles, Louis XV nous occupa à déballer son beau service, bleu, blanx et or, de Vincennes, que l’on venait de renvoyer de Paris, où on l’avait étalé aux yeux des connaisseurs. (Journal inédit du duc de Croÿ (1718-1784), I, pp.230-231.)
Les deuxième et troisième livraisons du service ont lieu le 31 décembre 1754 et le 31 décembre 1755.
Une importante partie du service (environ cent quarante pièces dont soixante douze assiettes) est vendue en juillet 1757 par Louis XV à Etienne-François de Choiseul, comte de Stainville-Beaupré (futur duc de Choiseul-Stainville en 1758) par l’intermédiaire de Lazare Duvaux. Choiseul est à ce moment ambassadeur de France en Autriche.
Louis XV ainsi que Choiseul achètent l’un et l’autre des compléments de ce service à la fin des années 1750 et dans les années 1760. La partie de service restée dans les collections de la couronne est mentionnée dans un Etat des Porcelaines de Sèvres déposées dans les Offices du Château du Petit Trianon dressé en juin 1778 et conservé aux archives nationales (AN K506, n° 21). Louis XVI achète également des compléments dans les années 1770 et 1780.
Le service est aujourd’hui dispersé. Une importante partie (trente deux pièces) se trouve dans une collection européenne, une autre partie dans les collections du duc de Buccleuch à Boughton House (quatre vingt-dix neuf pièces) dont les seules huit autres soucoupes à pied aujourd’hui répertoriées. D’autres éléments sont conservés dans plusieurs musées : au Château de Versailles, au musée du Louvre, au musée des Arts décoratifs, au musée de Sèvres, au Victoria and Albert Museum et au Metropolitan Museum notamment.
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Collection du duc de Buccleuch, Boughton House, Angleterre |
BIBLIOGRAPHIE
Pour une étude précise du service voir David Peters Sèvres Plates and Services of the 18th Century, 2005, Vol. II, n° 54-1, 54-2 et 55-1, pp 283-290.
Voir également : Pierre Grégory, « Le service bleu céleste de Louis XV à Versailles, quelques pièces retrouvées », La Revue du Louvre, 2.1982, pp.40-46 David Peters, Versailles et les Tables Royales¸ catalogue d’exposition, « Les services de Porcelaine de Louis XV et Louis XVI », pp.110-112, Rosalind Savill, « L’apothéose de Vincennes, le service de table de Louis XV », Dossier de l’Art, n° 15, décembre 1993, pp.14-21.
Cyrille Froissart Expert en céramiques anciennes
Louis XV's bleu céleste service marks a turning point in the history of the Vincennes porcelain factory. The new rococo shapes designed for it by Jean-Claude-Thomas Duplessis formed the basis for the factory's production of servicewares until the Revolution, and the bleu céleste ground, invented for the service, was inspired by the "Celestial Empire", but it was also the colour of the ribbon of the King's most important order of chivalry, the Saint Esprit.
Bleu céleste, the factory's finest and most expensive ground colour, was employed from 1753. At first, it was made using ground-up turquoise-coloured Venetian glass. This technique produced an intense, cloudy and uneven surface, which was nevertheless extremely aesthetically pleasing. In 1756, a cheaper method was developed, resulting in a more even and, paradoxically, less attractive finish.
When the service was first unveiled at Versailles at one of Louis XV's intimate supper parties, on 4 February 1754, one of the guests, the duc de Croÿ, described the scene: "The King made us unpack his beautiful blue white and gold service from Vincennes, which had just arrived from Paris, where it had been exhibited for connoisseurs to admire. This is one of the first masterpieces of this new porcelain factory which intends to surpass and supplant Meissen. The Marquise [Madame de Pompadour], to whom the King has given the village of Sèvres, is embarked on important building works for this factory next to her glass factory."
John Whitehead, Selected Writings
Pour une étude précise du service voir David Peters Sèvres Plates and Services of the 18th Century, 2005, Vol. II, n° 54-1, 54-2 et 55-1, pp 283-290.
Voir également : Pierre Grégory, « Le service bleu céleste de Louis XV à Versailles, quelques pièces retrouvées », La Revue du Louvre, 2.1982, pp.40-46 David Peters, Versailles et les Tables Royales¸ catalogue d’exposition, « Les services de Porcelaine de Louis XV et Louis XVI », pp.110-112, Rosalind Savill, « L’apothéose de Vincennes, le service de table de Louis XV », Dossier de l’Art, n° 15, décembre 1993, pp.14-21.
Cyrille Froissart Expert en céramiques anciennes
Louis XV's bleu céleste service marks a turning point in the history of the Vincennes porcelain factory. The new rococo shapes designed for it by Jean-Claude-Thomas Duplessis formed the basis for the factory's production of servicewares until the Revolution, and the bleu céleste ground, invented for the service, was inspired by the "Celestial Empire", but it was also the colour of the ribbon of the King's most important order of chivalry, the Saint Esprit.
Bleu céleste, the factory's finest and most expensive ground colour, was employed from 1753. At first, it was made using ground-up turquoise-coloured Venetian glass. This technique produced an intense, cloudy and uneven surface, which was nevertheless extremely aesthetically pleasing. In 1756, a cheaper method was developed, resulting in a more even and, paradoxically, less attractive finish.
When the service was first unveiled at Versailles at one of Louis XV's intimate supper parties, on 4 February 1754, one of the guests, the duc de Croÿ, described the scene: "The King made us unpack his beautiful blue white and gold service from Vincennes, which had just arrived from Paris, where it had been exhibited for connoisseurs to admire. This is one of the first masterpieces of this new porcelain factory which intends to surpass and supplant Meissen. The Marquise [Madame de Pompadour], to whom the King has given the village of Sèvres, is embarked on important building works for this factory next to her glass factory."
John Whitehead, Selected Writings
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